Onzième séance du premier tour – Lundi 26 février 2024

« Comme on avait apporté le glaive face au roi il dit : 
— Divisez l’enfant vivant en deux parts et donnez la moitié à l’une et la moitié à l’autre.
Or, ses entrailles en effet s’étaient émues pour son fils, la femme dont le fils était vivant dit au roi :
— Je vous en supplie, seigneur, donnez-lui l’enfant vivant, et ne le faites pas périr.
Au contraire celle-là disait :
— Qu’il ne soit ni à moi ni à toi ! Qu’il soit divisé ! 
Et le roi répondit et dit :
— Donnez l’enfant à celle qui a dit « Donnez-le lui et ne le faites pas mourir de mort ». Elle [est] sa mère. », Ancien Testament, Premier Livre des Rois, chapitre 3, versets 16 à 28


Septième séance du premier tour – lundi 15 janvier 2024

« Qu’avait-il donc de différent, lorsqu’il se comparait aux autres ? Là-bas, à Plassans, dans sa jeunesse, souvent déjà il s’était questionné. Sa mère Gervaise, il est vrai, l’avait eu très jeune, à quinze ans et demi ; mais il n’arrivait que le second, elle entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu’elle était accouchée du premier, Claude ; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d’une mère si enfant et d’un père gamin comme elle, ce beau Lantier, dont le mauvais cœur devait coûter à Gervaise tant de larmes. Peut-être aussi ses frères avaient-ils chacun son mal, qu’ils n’avouaient pas, l’aîné surtout qui se dévorait à vouloir être peintre, si rageusement, qu’on le disait à moitié fou de son génie. La famille n’était guère d’aplomb, beaucoup avaient une fêlure. Lui, à certaines heures la sentait bien, cette fêlure héréditaire », Emile Zola, La Bête humaine, 1889